Le 1er novembre dernier marquait mon arrivée officielle dans ma nouvelle compagnie. Bien qu'elle utilise les mêmes bouquins et procédures que la maison mère d'où je viens, il reste nécessaire d'être soumis à plusieurs cours au sol et simulateurs.
En effet, la réglementation à laquelle les suisses sont soumis est celle de la FOCA, et non celle de la CAA anglaise.
Ainsi, les pilotes sont obligés de suivre des cours de "mise à niveau" afin d'être sensibilisés aux lois locales.
Le premier jour, donc, nous avons le plaisir de participer à des cours aussi divers que "Swiss dangerous goods" ou "Flight time Limitation".
Par coïncidence, le second et le troisième jour étaient synonymes pour moi de recurrent. En des termes plus clairs, tous les ans, nous devons suivre des cours spécifiques : le CRM (crew ressource management), le SEP (Safety and Emergency Procedures) et le Technical refresher.
Dans les détails :
*CRM : Le but de ce cours est double. Tout d'abord, apprendre à comprendre comment interagissent les gens dans un cadre donné. Ici, un équipage d'un avion. Ce cours est commun aux pilotes et aux PNC. On nous présente des théories, on nous fait participer à des jeux et on nous présente des cas concrets ou le CRM a été défaillant ou, au contraire, efficace au point d'éviter un accident.
*SEP : Ici, on nous rappelle de manière participative tous les équipements relatifs à la sécurité à bord de l'appareil. Du nombre de bouteilles d'oxygène portable à la manipulation d'urgence des portes sur les ailes, tout est passé en revue.
*Technical refresher : Tous les 6 mois, les pilotes sont réunis par groupe de 4 ou 5 dans une pièce afin de traiter en profondeur de sujets choisis par le management. Cette année, nous avons eu le plaisir de parcourir avec précision le système de Bleed, celui de Fuel, et un rappel sur l'Emergency descent en cas d'absence ou incapacitation d'un des 2 pilotes.
Et les vols, dans tout ça ?
Eh bien, ils devront attendre encore un petit peu puisque, comme je vous l'expliquais plus haut, nous devons faire 2 séances de simulateur afin d'être lâchés par la FOCA. Ces simulateurs devraient en théorie être une formalité, mais chaque session a sa dose de stress qui l'accompagne car, mine de rien, c'est notre licence qui est en jeu !
Sur l'une des deux journées, nous reverrons les "basiques" comme panne moteur pendant le décollage (avant et après V1), approche ILS manuelle, approche de non précision sur 1 moteur, etc...
Les simulateurs suisses sont à Amsterdam, ce qui signifie, pour mon plus grand bonheur, que je n'aurai pas à me rendre à Londres pour subir ces 2 jours de torture ! Chouette chouette...
Une fois les simus terminés, alors je pourrai enfin commencer à voler pour les Suisses. Une journée de 4 vols en compagnie d'un training captain, puis le lendemain un aller retour avec 2 captains à l'avant, pour mon line check.
Les vols sur Genève sont plutôt sympathiques, avec notamment quelques nouvelles destinations pour moi, comme Hurgada, Sharm el Sheik ou Tel Aviv. Je vous en dirai plus dans quelques temps, le temps pour moi de prendre mes marques.
Par ailleurs, pour finir cet article, je lance un appel aux bonnes âmes locales : je suis à la recherche d'un appartement type F4 à pas plus de 20 minutes de l'aéroport de Genève. Si vous avez le moindre tuyau, n'hésitez pas, je suis preneur.
A très bientôt
13 commentaires:
Regarde du côté de Gex, 20 min de l'aéroport côté français.
Si besoin, contacte moi par MP.
Plein de succès et de nombreux vols! ;-)
Oli
Merci Oli, j'ai commencé à regarder par là en effet. Le problème est que je n'ai absolument aucune agence qui me rappelle...
Monsieur,
Félicitations pour votre blog récemment mis à jour.
Concernant votre demande immobilière, nous ne pouvons répondre favorablement à votre requête car il n'est pas dans nos habitude de traiter avec des ch'tis.
Merci pour votre aimable compréhension.
Gwenaël MILKA
Le Directeur d'agence.
Merci pour ce fort intéressant billet, Jérémy, et bonne installation à Genève ! :-)
Il s'agit de l'OFAC et non de la FOCA (Office Fédéral de l'Aviation Civile).
@Anonyme ( ! ): oui, à moins qu'en anglais, ça donne : Federal Office of Civil Aviation ;)
L'anglais est LA langue utilisée chez nous, d'où les barbarismes anglophones qui vont bien.
@Mr MILKA : Peut-être pourrions-nous débuter une collaboration suisso-ch'ti et développer, pourquoi pas, un chocolat au maroilles ou des montres en forme de Beffroi ?
Peut-être pourrais-tu regarder du coté de Ferney ou de Saint Genis, c'est ce qui serait le plus abordable près de l'aéroport ;)
Je voulais savoir ce que ça faisait d'avoir un BB et de piloter en même temps.
Ma petite est arrivée au début de l'ATPL à distance, j'en bave comme un salop. je vois plus mes potes, ni ma femme, entre l'ATPL et mon boulot, c'est mon PC qui est devenu mon meilleur ami.
Le seconde est prévu pour la recherche de boulot en tant que pilote.... donc quelles sont les ressentis d'un pilote loin de sa famille, qui souvent peut s'occuper du bambin.
salut,
quel est le titre de la chanson dans ta vidéo A Year on the flight deck ?
Merci , bon vol
Salut Jérémy,
J'espère que tu vas bien. J'ai lu qu'un copi avait eu un souci sur le U2-7002 du 4/12 entre Amsterdam et Liverpool.
J'espère que ce n'est pas toi, car en plus, on ne voit plus rien sur ton super blog.
Si c'était toi, bon rétablissement et donne nous vite des nouvelles.
@+ très vite.
Franck
Plus de nouvelles............noyé sous les biberons?
Au plaisir de te lire
Hors sujet, mais je ne sais pas où le mettre...
Je vois que maintenant les PNC font chanter les passagers sur les vols d'Easy.
C'est sympa. Ça met un peu d'ambiance dans la cabine!
Était-ce dans ton taxi?
@Franck : non ce n'était pas moi :) Et j'ai vu la vidéo du chant dans la cabine d'un de nos vols... Amusant de voir qu'un passager s'est dit "agressé par le son" dans un journal de seconde zone...
@sergio : oui et non... Je bosse beaucoup, et sur mes jours off, je rentre à Lille, donc peu de temps, voire pas du tout, à consacrer au blog. Mais ca va changer :)
@ thomas : je te souhaite bon courage, ce n'est vraiment pas évident le bébé et les études en même temps. J'ai la chance d'avoir ma petite qui est arrivée une fois en contrat avec une compagnie, mais un collègue en nouvelle zélande a eu un enfant alors qu'il était au bout du monde... C'est vraiment compliqué, et je te souhaite de nouveau beaucoup de courage.
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